Les livres d’aide personnelle abondent dans les librairies. Les ”coachs de vie” n’ont jamais été aussi populaires. Pas que ce soit négatif. Je pense que dans les deux cas, il y en a des excellents, et il y en a des pourris. Il y en a qui aident les gens, et il y en a qui leur nuisent. Quoi qu’il en soit, beaucoup cherchent le bonheur à travers les livres et les autres, et ce phénomène a explosé au même moment ou les médias sociaux ont explosé.
Dans cet article, je ne donne de conseils à personne. Le mieux que je puisse faire, c’est livrer ce que l’entraînement a fait pour moi, à un âge ou beaucoup se cherchent, et certains ne trouvent jamais. À l’époque du trop-plein d’options, il faut savoir par ou s’en aller, et quels endroits éviter pour devenir la personne qu’on souhaite devenir.
1) Cégep, Indifférence et Hélicoptère
Un aspect positif de vivre au 21ième siècle est que nous ne sommes plus condamnés à faire la même chose toute notre vie. J’imagine que beaucoup de nos ancêtres ont choisi un métier par nécessité, ou parce que leurs parents estimaient que c’est ce qu’ils devaient faire. Quoi qu’il en soit, pour un kid de 20 ans, l’énorme éventail d’options que nous avons aujourd’hui peut créer beaucoup de confusion, surtout quand on a pas passé notre adolescence à savoir exactement ce qu’on veut faire, comme certains autres.
Il faut savoir qu’il y a 10 ans, j’étais petit de taille et de stature, peu confiant en mes moyens parce que je n’avais pas assez vécu. Je n’avais pas assez fait d’erreurs et pas assez expérimenté. Dans ces conditions, ça devient encore plus facile de faire le choix ”safe” qui apporte sécurité d’emploi et de salaire, au détriment d’une vie qui nous convient vraiment, peu importe les conditions.
Quoi qu’il en soit, étant très introverti, indifférent et peu enthousiaste de nature, je me résous à essayer de faire un cours de pilotage d’hélicoptère, tel que suggéré par mon père. Je ne peux pas le blâmer, il n’y a rien qui m’excitait à l’époque! J’aurais fait la même chose à sa place. Seul problème : le cours se donne uniquement au public à Chicoutimi, au Saguenay, à 5 heures de route des Laurentides!
Avant de m’engager dans cette voie, je décide en février 2010 d’aller voir le programme d’éducation physique à l’Université de Chicoutimi. Les sports étant le seul endroit ou j’ai de quelconques aptitudes (à part deviner l’âge des gens, pas super pour payer les ”bills” de fin de mois), j’hésite parce que je suis super introverti et que je ne me vois pas du tout interagir avec des élèves toute la journée, et surtout pas des enfants!
Rendu là-bas, je bloque. Je ne me vois pas devenir ” prof d’éduq” du tout, mais je vois un programme intitulé ”kinésiologie” dont je n’avais jamais entendu parler. J’assiste à la présentation, donnée par un dénommé ”Patrick” (je dois retrouver ce gars-là, qui sans le savoir est à l’origine de tout-ça). Je suis conquis. En faisant ce ”move-là”, je prends le premier véritable risque de ma vie, le premier truc qui me sort réellement de ma zone de confort.
Première victoire. Avant même d’avoir commencé à jouer.
2) Un coach en devenir, Basket et Entrepreneur en Devenir
En février 2011, j’intègre l’équipe d’entraîneurs ”apprentis” de l’Université de Chicoutimi. C’est ma première véritable exposition à des gens qui me ressemblent, qui me font sentir comme si j’appartenais à un groupe. Par le passé, je m’étais souvent posé la question pourquoi j’étais si anormal, et pourquoi je me sentais si peu à ma place dans un groupe en général. La réalité est celle-ci : lorsqu’on est dans la fin de l’adolescence et le début de l’âge adulte, c’est normal et même encouragé de sortir dans les bars, boire comme des trous et réussir avec le sexe opposé. Toute déviation de cette réalité nous met dans une classe un peu marginale. J’ai commencé à devenir quelqu’un au moment ou j’acceptais qui j’étais, et surtout qui je n’étais pas. Ma place était en santé, et je n’allais plus jamais essayer d’être quelqu’un d’autre. Deuxième victoire.
2 ans plus tard, alors que je transfère vers l’UQAM pour poursuivre mes études, je suis à ce moment certain de devenir coach dans la vie. Je suis beaucoup plus confiant en mes habiletés, mais un fait demeure : acquérir de nouveaux clients est difficile à cause de ma timidité et de ma réserve. Je décide donc de travailler pour le gym de l’UQAM au lieu d’un gym indépendant. C’est là, à 23-24 ans, que commence véritablement ma quête de performance en tant que coach et en tant qu’être humain. Avant cela, j’étais si paresseux et peu conscient de mon potentiel que je me laissais porter par la vie, sans réellement travailler sur moi-même, en ne m’entraînant pas trop fort ni trop intelligement. Tout cela a changé quand je suis entré dans le domaine de la préparation physique, avec l’équipe principale de basket masculin et féminin de l’UQAM. Pour la première fois, je me plaçais dans une situation ou je ne pouvais pas être moyen, ordinaire et effacé. Ça m’a fait peur, mais ça m’a poussé à être meilleur, et même à me faire engager comme préparateur physique adjoint l’année suivante, en basket (M et F), en plus du volleyball féminin. Parallèlement, j’ai commencé à travailler comme travailleur autonome dans une entreprise d’informatique à Blainville nommée DLGL. Pour la première fois, on reconnaissait mes compétences et ma valeur.
Troisième victoire.
3) Tatiana, Max Fitness et ce Pourquoi j’écris cet article
Ma relation avec la mère de mon fils est assurément le plus grand risque que j’ai pris et la meilleure chose qui me soit arrivée en tant qu’ humain. Avec son tempérament extraverti, son énergie, ses rêves et ses doutes pleins la tête, elle m’en a fait baver allègrement, mais elle m’a transmis ce qui pour moi est la qualité numéro 1 que nous nous devons posséder : la capacité d’instrospection.
Aujourd’hui, avec la création de mon entreprise, les nombreux défis que j’ai réalisés et les expériences inconfortables auxquelles je me suis livrées, je pense qu’on peut me qualifier de quelqu’un d’ambitieux qui repousse ses limites. Sans introspection et capacité d’auto-analyse, ce n’est pas possible de faire ça. Ça n’a rien à voir avec le talent ni l’intelligence, qui sont à mon avis les deux qualités les plus surévaluées du monde. On a tendance à récompenser et à enscencer les deux qualités (la beauté extérieure constitue la troisième) sur lesquelles on a aucun contrôle. Ma femme et moi sont constamment en quête de nous améliorer, et le faisons tranquillement. Une brique à la fois. Cette constante dans nos vies est parfois difficile à gérer et peut mener à des déceptions et surtout , des frustrations, mais c’est bien mieux que de partir à la dérive sans boussole. Nous avons maintenant un système qui nous permet de devenir de meilleurs humains, de meilleurs athlètes et maintenant, de meilleurs parents à chaque année.
Quatrième victoire.
– ne jamais sous-estimer ce que l’entraînement peut faire pour l’estime de soi. Les livres de ”self-help” peuvent aider, mais ce n’est toujours que de la théorie, alors que de vrais résultats sur son enveloppe corporelle sont on ne peut plus tangibles et mesurables. Pour ma part, l’entraînement en salle m’a sauvé la vie. Je ne serais jamais le gars confiant en ses moyens que je suis sans ce que l’entraînement m’a apporté comme résultats au niveau physique. Ne jamais laisser personne ”lâcher” comme commentaire que c’est de la vanité de s’entraîner pour mieux paraître. C’est important d’être bien dans sa peau, et ça passe beaucoup par comment on se perçoit.
4) Ce qu’il faut retenir de tout ça
D’abord,
– la leçon la plus grande de toutes est celle-ci : ce n’est pas la confiance en soi qui résulte en des victoires de vie ( des réussites, des accomplissements, des beaux moments). Les gens qui attendent de trouver la confiance pour réaliser des choses grandioses vont attendre toute leur vie. C’est l’inverse : gagner (des petites victoires) donne de la confiance. À chaque fois qu’on réalise des petites victoires, la confiance monte, et le désir d’accéder à des défis toujours plus grands s’accentue de plus en plus. Sortir constamment de sa zone de confort est la clé.
Le défi d’octobre se termine dans la semaine du 11 novembre, et beaucoup de gens ont accompli des choses qu’ils n’auraient jamais cru possible! J’ai hâte de partager ça avec vous.