Ça faisait un certain temps que rien n’avait été écrit sur la façon dont ma façon de ”coacher” est en train de se métamorphoser, et c’est toujours une bonne idée d’avoir une réflexion sur le sujet. Avec le temps, ces éléments deviennent de plus en plus subtils, espérons-le, mais peuvent avoir un profond impact sur les résultats des gens qui acceptent de travailler avec moi.
1) Les résultats sont importants, mais…
Au tout début de ma carrière d’entraîneur, j’ai mis une très claire emphase sur les résultats de mes clients comme point de mire principal, alors tout ce qui était considéré comme faisant partie des autres aspects prenaient très clairement la place d’en arrière. Comme coach, je considérais même cette réalité comme un ”badge” d’honneur qui me mettait à part de la plupart des autres coachs, qui souvent (de ma perception un peu intense et arrogante) perdaient leur temps avec leur clients. Ce qui manquait au puzzle, à mon avis, est que les gens sont tous différents, ont tous des aspirations différentes vis-à-vis l’entraînement, et il est important pour le coach de respecter cela. Souvent, il semble important pour le coach d’aider son client à identifier clairement ses objectifs d’entraînement (tous, même ceux qui sont plus subjectifs, par exemple comment la personne se sent en terminant sa séance), chose que beaucoup de gens ne sont pas en mesure d’identifier clairement. Parmi ces objectifs, dont certains sont plus subjectifs, il est entièrement possible que pour CLIENT 1, ceux qui sont plus tangibles (par exemple, passer d’un squat de 135 lbs à 225 lbs), peu importe la façon qu’on y arrive, sont plus importants, alors que c’est complètement l’inverse pour le CLIENT 2, qui s’en contrefout de son squat, mais qui place beaucoup plus d’importance sur la façon dont le coach en question le fait sentir, entres autres. Mon rôle, à travers tout ça, est d’être honnête avec la personne, et avec moi-même, sur ma réelle capacité à travailler à l’intérieur des attentes de la personne vs. ma personnalité et mes compétences, pour éviter frustrations et temps perdu qui aurait pu être évité aux deux personnes en question. Inévitablement, ça prend du temps à chaque coach de définir ses capacités et ses limites, et d’avoir le courage de les imposer clairement à son client. Simplement, parfois, le ”fit” n’est juste pas réaliste, et c’est correct comme ça.
2) L’entraînement cardiovasculaire se devrait être à l’avant-plan de pratiquement tous les programmes d’entraînement
Il y a quelques années, j’ai en quelque sorte calqué mon style sur celui des plus grands ”coachs” de notre ère, soit Charles Poliquin et Louie Simmons, entres autres. Ce que je ne réalisais pas, entres autres, ou pas assez, était qu’il y avait une raison pourquoi j’étais intéressé à leur approche, et moins à celle d’un Brian Mackenzie ou Chris Hinshaw, et c’était clairement que j’avais un biais d’intérêt pour le développement de la force et de la masse musculaire au détriment d’autres qualités, comme une base aérobique robuste par exemple (zone 2). Peu importe son domaine de spécialisation, un coach se doit de connaître ses biais personnels quand il met ses principes de l’avant avec un client, parce que ses biais, inévitablement, auront un effet sur la façon dont le client sera entraîné à court, moyen et long terme. Ce qui est le plus important à entraîner en priorité pour la performance à court terme n’implique pas automatiquement que la priorité sera la même pour l’aspect longévité, aspect qui était un concept très flou en entraînement jusqu’à maintenant, puisqu’on n’avait (et largement, on ne sait toujours pas clairement) aucune idée sur quels leviers tirer en priorité pour obtenir la plus belle qualité de vie dans nos plus vieilles années. La vision se précise actuellement, et un ou des articles, assurément, seront écrits pour en parler.
3) Plus de variété veut plus souvent dire absence de résultats qu’on pense
Tout d’abord, il semble important de mentionner que la très grande majorité des gens ne sont pas obsédés par l’entraînement, comme moi, et que la très grande majorité n’auront pas 4-5 heures par semaine pendant 30 ans pour faire des expériences et en venir à faire des dissertations sur les 5 meilleures façons de faire un push-up avec la tête à l’envers (handstand). La plupart, sans souvent être capable de le verbaliser, sont à la recherche de ”patterns” de mouvement qui sont déjà (ou très proches de l’être) accessibles pour eux, en cherchant espérons-le à ce qu’ils le restent pour le restant de leur vie (ou le plus longtemps possible). Par exemple, jamais un push-up régulier ne cessera d’être important pour la très grande majorité des gens, parce que l’habileté de se pousser loin du sol est probablement le meilleur moyen de se lever du sol, ce qui en toutes circonstances sera important jusqu’à la toute fin. Dans notre décennie marginale (la dernière décennie de notre vie), notre incapacité à faire un push-up ou un squat précipitera notre déclin à vitesse Grand V, ce qui me semble comme une certitude. Un ”handstand”? Pas vraiment. Alors, inclure de la variété semble une excellente idée, tant qu’on garde en tête les principes de base qui se doivent d’être maintenus dans le temps (santé de l’épaule, par exemple), au lieu d’inclure de la variété juste ”pour le fun”.
Évidemment, beaucoup, beaucoup plus de lignes pourraient être consacrées aux erreurs des dernières années, et comment les rectifier, mais on va s’arrêter là, et se laisser de la place pour en partager d’autres à un autre moment.
Soyez bons!
Max