Jeûne intermittent : Zéro restriction vs. Fenêtre de restriction 16/8!

A family is preparing food in the kitchen.

Une étude réalisée en 2020 (JAMA) a retenu mon attention récemment, tout d’abord parce qu’elle a obtenu les résultats contraires que j’anticipais, et honnêtement, que j’aurais personnellement espéré.  Quoi qu’il en soit, les résultats sont intrigants et la méthodologie, solide de ce que j’ai pu voir (d’autant plus qu’elle a été réalisée par Ethan Weiss, MD de renom et analysée de fond en comble par Peter Attia, MD aussi).

1) Objectifs et méthodologie 

Des sujets en surpoids et obèses (BMI entre 27 et 43 : poids divisé par la grandeur de la personne en mètre) ont été divisés en 2 groupes, pendant 12 semaines :

Groupe numéro 1 (contrôle) : avait droit à 3 repas par jour divisés par le même intervalle de temps (genre 8h, 13h et 18h).  On leur a permis de manger des snacks.

Groupe 2 (intervention) : on leur imposait une fenêtre d’alimentation de 8h (de 12h à 20h chaque jour, ils étaient permis de manger/ingérer des calories durant ces 8 heures seulement).

Après 12 semaines d’expérimentation, il a été conclu que les deux groupes de gens en surpoids ont chacun perdu la même quantité de poids (1-2 lbs), ce qui est considéré comme non statistiquement significatif ni en terme de perte de poids en 12 semaines, ni en termes de différences entre les 2 groupes.

2) Petit retour en arrière : sur quels leviers est- il possible de tirer?

Lors de son analyse de l’étude, Peter Attia parle des 3 leviers à considérer lorsqu’il est question de prendre en main sa santé et perdre du poids corporel (avec l’intention de perdre du gras corporel, évidemment), et c’est maintenant l’approche que j’utilise avec ma clientèle tellement j’aime sa simplicité.  Voici ces 3 leviers :

– levier #1 : restreindre des types de nourriture (catégories d’aliments)

Lorsqu’on parle de celui-là (qui est le plus souvent utilisé, de loin), on parle de restreindre un ou des groupes entiers de nourritures, comme tous les féculents qui contiennent du gluten.  En plus d’éliminer beaucoup de produits favorisant de l’inflammation, ça permet aussi d’éliminer beaucoup de calories qui n’apportent pas beaucoup de contenu nutritionnel.

– levier #2 : restreindre des macros

Ici, on parle de carrément limiter ou même presqu’éliminer un macro au complet.  L’alcool étant le plus commun d’entre eux, il n’est plus rare maintenant de voir quelqu’un éliminer pratiquement toutes ses glucides dans un mode de vie kétogénique.

– levier #3 : restreindre ses fenêtres d’alimentation

C’est vraiment ce levier-là dont on parle ici.  Personne n’a restreint quoi que ce soit d’autre durant cette étude que la fenêtre de temps dont ces gens-là disposaient pour s’alimenter durant une journée.

3) Conclusions et points d’interrogations

Comme la plupart des études réalisées dans le domaine de la nutrition, il est très difficile de rapporter adéquatement les habitudes des gens.  Beaucoup :

– estiment très mal leurs portions
– estiment mal leur fréquences de repas

Une autre problématique réside dans le fait qu’il est très difficile de contrôler les habitudes alimentaires des gens (contrôler exactement ce qu’ils mangent et boivent, et quand) sur une période aussi longue que 12 semaines.  La plupart des études de ce types sont beaucoup plus courtes.  

Cependant, ce qu’il est possible d’en conclure, c’est qu’une fenêtre de 8 heures n’est certainement pas assez longue pour obtenir des résultats probants  en perte de gras SI ON NE TIRE PAS SUR AUCUN DES 2 AUTRES LEVIERS.  Il aurait probablement fallu une fenêtre de 4 à 6 heures pour que le groupe intervention se détache du groupe contrôle au niveau des résultats (toujours se souvenir que les résultats d’une étude sont toujours la moyenne des résultats des participants ; il est possible qu’une ou des personnes aient obtenu des résultats significatifs avec une fenêtre de 8 heures). Si je me fie à mon expérience limitée avec les gens, il semble toujours préférable de tirer sur 2 leviers en même temps :

– un de façon importante (par exemple une fenêtre de 6 heures pour manger)

– un autre de façon plus limitée (par exemple de l’alcool seulement la fin de semaine)

L’individualisation sera toujours la clé.

Soyez bons!