”Je suis raqué(e) en tab…! C’est à cause de l’acide lactique” est une expression que j’ai trop souvent entendue au fil du temps. En vérité, ça n’a rien à voir. Comme je mentionne dans cet article, les courbatures résultent de dommages musculaires dûs à l’entraînement. Pour ce qui est de l’acide lactique, voici 3 faits qui déboulonnent les mythe et aident à y voir plus clair.
1) La sensation de brûlure est causée par l’acide lactique
À l’entraînement, il y a 3 types de systèmes d’énergie :
– le système aérobie (marathon) : en présence d’oxygène, qui utilise surtout nos réserves de gras, en général, qui sont presqu’inépuisables.
– le système anaérobie (400 mètres) : en absence d’oxygène, qui utilise surtout nos réserves de glycogène musculaire, qui sont nécessaires pour les intenses efforts physiques de durée modérée.
– le système ATP-CP (sprint) : en absence d’oxygène, qui n’utilise que presque les réserves de créatine phosphate. Quand ces réserves sont épuisées, il devient impossible de continuer à y aller à puissance maximale. Un sprint de 200 mètres est pas mal la limite pour la plupart.
En se concentrant sur la deuxième catégorie ici, on s’aperçoit que c’est dans ces zones que la fatigue musculaire extrême et les brûlements très inconfortables apparaissent, quand l’intensité est assez élevée (test classique de Wingate). Pour produire de l’énergie, le corps produit de l’ATP (nécéssaire pour chaque contraction musculaire sur la planète), qui ne peut être régénéré passé une certaine durée (en général 10-20 secondes). Ce processus cause l’accumulation de d’ions d’hydrogène, qui créent un environnement très acide qui cause les brûlures. J’en parlais récemment quand je parlais de ph : ce procédé crée un ph bien plus acide que n’importe quelle nourriture qu’on puisse ingérer.
2) Le lactate est le produit fini d’une trop grande fatigue musculaire.
Le lactate, produit de l’acide lactique, est en fait là pour nous aider! Il vient agir à titre d’agent tampon pour réduire ou retarder l’action acides des ions d’hydrogène, qui vont ultimement faire cesser toute contraction musculaire. En général, celui qui produira le plus de lactate dans un groupe de muscles sera celui qui sera le plus performant dans ce type d’effort. Celui/celle qui possède ces habiletés (en plus d’avoir le coeur bien accroché) est d’abord génétiquement avantagé parce qu’il peut tolérer plus de lactate que la moyenne des gens dans les muscles qui travaillent (nage, coureur de 400/800 mètres, kayak, ect..).
3) Le lactate cause des courbatures
Encore, ce n’est pas vrai. Le lactate est complètement recyclé pour faire de l’énergie entre 30 et 60 minutes après la fin de l’effort intense. Il n’est pas possible de ”chasser le lactate dans les jambes” le lendemain d’un entraînement intense. Il est déjà parti, mais les courbatures restent.
Soyez bons!