Le ”Overhead ;press” : Origines et Applications d’un Exercice Légendaire!

An old photo of a man lifting a barbell.

Charles Poliquin a souvent mentionné, et je paraphrase ”qu’il n’y avait rien de nouveau sous le soleil depuis le tout début des années 1900”, et même avant en termes d’exercices pratiques, utiles et performants.  On ne peut pas réinventer le corps humain, seulement trouver de nouvelles applications à des concepts qui ont maintenant plus de 150 ans.  C’est pourquoi nous avons des cours d’aérobie (il y en a vraiment pour tous les goûts), malgré leur efficacité discutable pour bâtir de la force et améliorer la capacité athlétique.  Parmi ces exercices, le ”overhead press” est à mon avis le plus important, avec le deadlift.  Largement négligé à travers la communauté ”fitness” (bodybuilding, powerlifting), pendant des décennies, on peut voir une résurgence de ce type de lift surtout grâce au Crossfit, qui a mis l’haltérophilie et ses dérivés ”sur la map” depuis une quinzaine d’années.  Au cours de cet article, il sera question de ses origines et de ses applications pour la population générale.

1) Eugene Sandow (encore), père du bodybuilding et Strongman

Fut une époque où les rigueurs de la vie exigeaient des hommes possédant une force physique supérieure à la moyenne qu’ils utilisent cette force pour le bien commun.  C’est, à mon avis, pourquoi le bodybuilding est apparu bien après les compétitions de force ; les hommes forts s’entraînaient à devenir forts non pas seulement pour le ”show”, mais parce que leurs qualités étaient requises et utiles!  De ce que j’ai compris, Eugene Sandow, qui à la fin des années 1800 performait déjà des ”shows” de démonstration de force, a été l’un des premiers à vraiment utiliser le bent press, avec ce qu’on peut appeler un ”dumbell ancestral”.  À cette époque, les ”barbells” comme on les connaît n’existaient pas vraiment, ce qui rendait le overhead press à une main avec des poids très lourds beaucoup plus pratiques que le bench press, qui nécessite quand même un banc relativement ergonomique, et qui est moins sécuritaire pour l’athlète.  En tout et partout, des hommes et femmes comme Louis Cyr, George Hackenschmidt, Arthur Saxon et Katie Sandwina ont tous popularisé autour de la même époque ce qui est plus tard devenu un ”press militaire” , avec une barre olympique.



2) Historique de la barre olympique telle qu’on la connaît

Suite aux travaux de la compagnie Berg dans les années 1910-1920, la barre olympique standardisée est née, et a été sélectionnée pour être introduite en 1928 aux Jeux Olympiques d’Amsterdam.  Avant cela, il semblait très difficile de faire des tests de force internationaux puisque les barres, toutes faites maison, n’étaient pas standardisées, rendant difficile de savoir exactement quel poids elles pesaient.  C’est là qu’on a vu pour la première fois vu le ”press” militaire être performé aux Olympiques.  Au début, le ”press” était vu comme un véritable test de force (surtout du haut du corps), puisqu’il était performé de façon raisonnablement stricte, avec un minimum d’extension au niveau lombaire et aucun momentum.  Au fil des décennies qui ont suivi, le ”lift” d’origine est devenu plus un lift dynamique (voir vidéo à 1:06) , le rendant très difficile à juger, contrairement aux 2 autres exercices du triathlon olympique, le ”snatch” et le ”clean and jerk”, pour être finalement éliminé de ce triathlon aux Jeux de 1972, à Munich.

3) Bench press et Crossfit

Durant le long déclin du ”press” militaire, durant les années 50 et 60, un autre lift, très utile pour le bodybuilding, a fait son entrée comme le plus populaire en Amérique, surtout : le bench press.  Pour performer le bench press, nul besoin de tout l’effort nécessaire pour amener la barre sur ses épaules (le clean, ou l’épaulé), et bonjour les gains impressionnants en développement pectoral.  Quoi qu’il en soit, l’explosion du bodybuilding dans les années 50 et 60 (mené par Bill Pearl, Arnold, Franco Colombu, et autres) a contribué à la montée en flèche de la popularité du bench press et au déclin du press militaire, qui demandait beaucoup plus coordination, d’effort et de capacité athlétique.  

Au cours des décennies qui ont suivi, l’haltérophilie, avec désormais 2 lifts au lieu de 3, est resté dans l’ombre, malgré le fait qu’il soit resté un sport olympique, mais inaccessible à une très grande majorité de gens, demandant énormément de pratique, de dévouement et d’habiletés athlétiques, en plus d’une supervision constante d’entraîneurs compétents et qualifiés, alors que le bodybuilding, beaucoup plus accessible grâce à ses nombreuses machines et ses gyms commerciaux très peux coûteux, nécessitant peu ou pas de coaching du tout, a explosé à travers l’Amérique du Nord surtout, mais le reste du monde aussi.  Le bench press est devenu la pierre angulaire de cette nouvelle culture physique, l’entraînement de performance d’autrefois restant une activité secondaire, pratiquée par les ”weirdos”.


Vers le début des années 2000, est apparu un nouveau mouvement qui combine haltérophilie, gymnastique et de nombreuses autres disciplines.  Fondé par Greg Classman, ce sport mise d’abord et avant tout sur les nombreuses qualités athlétiques requises pour faire d’un athlète le plus complet possible, et la capacité d’amener un poids au-dessus de sa tête est fondamentale pour avoir du succès dans ce sport.  Rapidement, à travers l’Amérique du Nord, en Scandinavie et maintenant à travers le monde, on voit une pratique physique non axée sur le physique devenir accessible à une masse importante de gens, ce que le ‘‘powerlifting” (squat, bench, deadlift) et l’haltérophilie (clean and jerk, snatch) n’ont jamais réussi à faire en 100 ans d’histoire, et plus.  Le Crossfit est né.



4) Applications modernes au ”press” militaire, ou ”overhead” press

Aussi ”old school” que ça puisse sembler, comme individu autant que comme coach, je pense qu’amener ses deux bras directement au-dessus de sa tête est important.  À mesure que notre pouvoir technologique augmente, de moins en moins d’humains se doivent d’être en excellente forme physique pour favoriser la propagation de l’espèce, et les standards de force, coordination et mobilité diminuent à vitesse grand V.  À compter du fait qu’une personne soit capable d’amener de façon active (par elle-même) ses 2 bras au-dessus de sa tête, le ”press” vertical est tout en haut de mes priorités, parce que ses applications sont tellement importantes.  Il existe plusieurs façons de ”scaler” (appliquer des progressions) l’application du overhead press, en utilisant un landmine, un dumbell ou un kettlebell, mais le ”press” militaire est à mon avis un vrai test de force du haut du corps, supérieur au bench press tout simplement parce que ses applications sont beaucoup plus nombreuses ; très rarement quelqu’un va améliorer son ”press” militaire en pratiquant uniquement du ”bench press”, mais je vois régulièrement des ”bench press” exploser après un focus de 6 semaines sur le overhead press.  Pourquoi? Certains groupes musculaires, comme les triceps, ne sont maximisés que lorsqu’on performe des mouvement au-dessus de la tête, mettant beaucoup moins d’emphase sur les pectoraux, en autres.  Pour ceux et celles qui performent le ”military press”, vous savez ce que je veux dire.


Soyez bons!