Il y a quelques jours (au moment de l’écriture de ces lignes), je suis tombé sur un post de Paul Saladino (encore lui qui joue les trouble-fêtes), aka le ”Carnivore MD” , qui mentionnait avoir été mis au courant de ”PFA’s” et ”BPA’s” (abbréviations anglophones qui seront discutées plus bas) dans des pièces vestimentaires aussi populaires que Lululemon, entre autres, et particulièrement dans des endroits aussi vulnérables que l’entrejambe. Sachant maintenant que certains/certaines portent ces vêtements de sport sans sous-vêtements, il semble particulièrement important de parler de la situation, même si ça ne dissuadera probablement personne de continuer d’acheter ceux-ci comme des petits pains chauds, principalement parce que plus d’attention se doit d’être mise sur ces produits considérés toxiques qui sont maintenant présents un peu partout dans notre environnement, et qui menacent non seulement la santé des humains, mais des écosystèmes partout autour de nous.
1) Mise en contexte : L’affaire Dupont
Bien que cette histoire ne soit pas reliée à Lululemon et ses pantalons, ma première exposition personnelle aux PFAS a été par l’entremise de l’excellent film ”Dark Waters” (avec Mark Ruffalo), dans lequel un avocat qui représente des grosses corporations en loi environnementale se voit obligé de tout risquer pour faire tomber DuPont, qui déverse ses produits chimiques un peu partout dans une/des petites municipalités de la Virginie de l’Ouest. DuPont, qui a dissimulé ses investigations sur les effets néfastes sur ses employés et les habitants de petites municipalités dans lesquelles la compagnie a déversé des centaines de milliers de tonnes de produits chimiques (PFA’s) dans l’eau courante depuis les années 1950 (il savaient donc, dans une forme ou une autre, que leurs déchets rendaient les gens et les animaux malades depuis presque cinquante ans à ce moment-là!) semble-t-il, a finalement été reconnue coupable et condamnée à payer des millions en rétribution.
* pour plus d’informations sur cette affaire, voir le film ou lire ce superbe article (long à lire cependant, et on se doit d’être abonné au New York Times)
2) PFA’s : c’est quoi ?
Comme mentionné ici sur un site québécois environnemental, les PFA’s, souvent appelés les ”forever chemicals” (leur structure est semble-t-il extrêmement résistante, pouvant durer des centaines d’années avant leur dégradation) qui sont en circulation depuis les années 1940, sont en quelque sorte reliés à l’augmentation spectaculaire de nos conditions de vie lors des 80 dernières années, participant à l’essor de poêles non adhésives (Teflon), de cosmétiques et produits de beauté, d’emballage de restauration rapide et bien d’autres. Ici, ce qui nous intéresse, c’est le rôle des PFA’s dans le textile et les vêtements. Patagonia par exemple (dont j’ai parlé en mentionnant que son propriétaire québécois, Guy Chouinard, a simplement fait don de son entreprise qui vaut des milliards l’an passé), a semble-t-il passé presqu’une décennie à tenter de trouver une alternative aux PFA’s dans ses vêtements de type plein-air, qui se doivent donc d’être imperméables et idéalement résistants aux taches et saletés. Aujourd’hui, quelques-unes des compagnies les plus progressistes et innovantes ont emboîté le pas, semble-t-il, alors qu’une multitude d’autres utilisent encore des PFA’s dans leurs vêtements.
* Des informations sur l’industrie de la mode (fast fashion) et les PFA’s ; c’est ici.
3) Lululemon, LulaRoe et Old Navy
Récemment, Mamavation’s a envoyé 32 paires de pantalons de sport/leggings pour tester si des produits chimiques potentiellement indésirables pour les humains pouvaient s’y trouver, et a reporté des découvertes un peu déconcertantes :
– 8 d’entre elles, dont Lululemon (Align Highrise Pant) en contenaient des concentrations détectables
liste complète ici
De ce que j’en ai compris, c’est que nous ne savons pas encore si l’exposition cutanée est aussi dommageable que lorsqu’elle se retrouve dans notre nourriture (Teflon par l’entremise de poêles non-adhésives) ou, encore pire, dans l’eau courante. Ces vêtements sont maintenant portés au quotidien par un grand nombre de femmes, ce qui laisse supposer une exposition constante qui n’était pas le cas il y a une quinzaine d’années à peine.
4) Conclusion
Comme on dit en anglais, ”knowledge is power”, et pour ce qu’on porte comme vêtements, c’est encore le cas. Plus le public se garde informé des procédés de fabrication des produits qu’il achète, et plus ces compagnies se verront dans l’obligation de faire attention à ce qu’ils utilisent dans leurs vêtements sans couper les coins ronds pour faire plus de profits et mettre en danger la santé des gens. C’est, et ce sera toujours, notre responsabilité collective de le faire.
Soyez bons,
Max