Maintenir sa routine d’entraînement en pleine pandémie, avec des enfants

A man with a backpack looking out over the water.

Dans ma récente analyse de la dernière année (Mes Tops 3 de 2020), je fais mention de l’importance de l’activité physique comme le point central de mes 5 piliers de la santé. Pourquoi? Tout simplement parce que de l’activité physique vigoureuse pratiquée de façon régulière a un impact certain sur chacun des quatre autres piliers, alors qu’on ne peut pas nécessairement en dire autant de l’inverse. Il ne m’est pratiquement jamais arrivé de:

– voir quelqu’un en excellente forme physique s’alimenter tout croche (passé 25 ans il va sans dire, qui est le véritable âge ”adulte” à mon avis) – voir quelqu’un en excellente forme physique aves des habitudes de sommeil terribles – voir quelqu’un en excellente forme physique qui gère son stress moins bien que la moyenne – voir quelqu’un en excellente forme physique qui n’a pas un bon cercle social.

Il va sans dire que c’est mon expérience personnelle et mon opinion (ça vaut ce que ça vaut), mais j’ai l’impression aussi que ce sera l’avis que beaucoup vont partager en lisant ces lignes. Dans cet article, il sera question de réflexions pandémiques quant à l’entraînement : comment maintenir une routine, par tous les moyens, en plein hiver avec un petit bonhomme (ou encore pire, des enfants!) qui coure partout!

1) L’entraînement, une activité solitaire?

D’abord et avant tout, la grande force de l’être humain est la coopération. Notre habileté à communiquer et travailler en groupe est la raison principale de l’avènement de notre statut aujourd’hui, peu de doutes là-dessus. Pourquoi donc la majorité des gens font encore de leur objectifs fitness une affaire solitaire? Chaque année, des dizaines de milliers de Québécois sortent leurs espadrilles du placard et se disent que cette année, c’est la bonne. On sait ce qui arrive un mois plus tard, irrémédiablement. Avec la technologie dont nous disposons aujourd’hui, il n’y a plus aucune excuse. Il existe de nombreux groupes (en fait, le trop grand nombre d’options est rendu un problème) d’entraide en ligne, composé de gens avec les mêmes objectifs, qui s’entraident entre eux.

Il existe aussi probablement beaucoup d’amis et de connaissances qui se prêteraient probablement volontiers au jeu de la compétition, qui est beaucoup plus utile qu’on pense. En fait, la compétition est aussi essentielle que la coopération ; c’est elle qui nous reflète notre insuffisance au défi qui est devant nous. Les groupes de saine compétition sont une grosse partie du succès de ma clientèle, au niveau personnel : tout le monde veut s’améliorer pour battre son prochain! Peu importe qui gagne quand tout le monde s’améliore à chaque mois.

2) Établir des objectifs clairs Il existe une méthode, appelée SMART, qui amène le sujet à établir des objectifs :

– spécifiques

– mesurables

– axés sur un auditoire particulier (qui s’adressent à la bonne personne)

– réalistes

– temporels

Tout ça est bien beau (tant mieux si ça marche pour 1 personne/1000), mais je suis d’avis que la salade est soporifique et donc difficile à concevoir de façon…réaliste. Je préfère toucher sur un point beaucoup plus important, à mon avis. Nous sommes tous, à divers degrés, des imposteurs. Nous trahissons (certains plus que d’autres) notre propre parole régulièrement. Nous avons beau avoir des principes et des valeurs, mais tôt ou tard une situation va se présenter dans laquelle la vidéo ne suivra pas l’audio, dans laquelle nous ne ferons pas ce que nous nous targuons de faire (ou de ne pas faire). Pour que notre ego puisse en ressortir indemne, nous avons tendance nous les humains à nous inventer des narratifs dans notre tête pour survivre à ces échecs, à ces mensonges et ces défauts. C’est la nature humaine et c’est comme ça. Même en tentant de minimiser ces comportements (ce qui me semble approprié), ces situations sont inévitables.

L’entraînement/exercice ne fait pas exception à cette réalité. Que non! Nous commençons une routine d’exercice pour nous ”remettre en forme” (mon expression préférée), négligeant de nous fixer des objectifs de façon délibérée, sachant très bien que ça ne fait pas mal à l’égo quand on ne sait pas quand on échoue. Si on ne sait pas quand on échoue, on ne sait pas quand on abandonne. Encore, et encore et encore.

L’échec, contrairement à la réussite, est facile à expliquer. Avec un équipement limité, aucun plan d’entraînement structuré, des tonnes de tentations autour, la PCU et des enfants qui rendent une planification d’entraînement un champ de mines, il est facile de concevoir l’échec d’une telle entreprise. La réussite demande l’extraordinaire, ce que chacun d’entre nous est capable avec beaucoup, beaucoup de détermination et de résilience.

3) Qui s’y met tôt, gagne!

J’ai déjà parlé abondamment de la recherche sur les meilleurs horaires d’entraînement. En gros, s’entraîner à l’heure de la journée ou on se sent le plus anabolique/engagé. En gros, pour un homme qui se réveille avec ”un boner”, c’est le temps! De s’entraîner, je veux dire.

Plus sérieusement, au niveau pratique, il fait du sens de s’y mettre tôt pour éviter que les embûches du quotidien ne se mettent entre nous et notre entraînement/exercice quotidien. Pour la personne sans enfants qui commence à travailler à une heure raisonnable, s’y adonner juste avant et de prendre le temps de déjeuner semble une bonne stratégie. Pour la personne avec enfants dont les enfants se lèvent à une heure raisonnable, s’y adonner avant que la maisonnée se réveille. Il semble approprié de mentionner que l’appui d’un/une conjointe compréhensif/sive, qui prépare à déjeuner aux enfants 2 jours par semaine pendant qu’on termine notre entraînement vaut son pesant d’or, admettons-le.

Il va sans dire que certaines personnes ne sont réellement pas faites pour s’entraîner le matin à 6:00 ou 7:00 am. C’est parfaitement compréhensible, mais la même solution s’applique. Compléter sa séance d’entraînement le plus tôt possible (de ce qui est concevable) semble quand même la meilleure solution possible, même si on parle de 30 minutes durant la pause du dîner. Plus on attend, plus les chances d’échec augmentent, et plus l’énergie mentale et physique (nous négligeons beaucoup la fatigue mentale engendrée par 7-8 heures d’exposition aux écrans) diminuent.

Quoi qu’il en soit, quiconque ayant le réel désir de faire fonctionner un horaire d’entraînement va y arriver. Ce n’est pas facile, mais il me semble important de prioriser ce que nous sommes prêts à sacrifier avant même de se chuchoter nous-mêmes un objectif qui vaut la peine d’être atteint.

4) Fins de semaine : pour se reposer?

Beaucoup, justement, négligent de faire la distinction entre réelle fatigue mentale (augmentée par les écrans) normale et réelle fatigue physique. Fatigue physique en restant assis 8 heures par jour? Peu de chances. Beaucoup m’ont déjà posé la question pourquoi on continuait de s’entraîner la fin de semaine (ma femme et moi), après avoir fait 4 workouts durant la semaine? La fin de semaine n’est pas destinée justement pour se reposer?

Nous ne pouvons prétendre que la majorité est aussi maniaque d’entraînement que nous-mêmes, parce que ce n’est pas vrai et ça sonnerait faux de pointer les gens du doigt parce qu’ils ”sont fatigués” le weekend. Oui, il semble une bonne idée de se reposer le weekend, mais surtout d’avoir une réflexion franche et honnête sur les réelles raisons de toute cette fatigue et des solutions à apporter pour y remédier. Quand on y pense, l’entraînement, le plein air et les grandes marches d’hiver font partie des remèdes à cette situation, et pas l’inverse.

Sachant cela, pourquoi donc ne pas y aller avec un horaire inversé (spécialement pour les gens ayant des enfants), plus versatile, en tirant avantage de beaucoup plus de temps libre durant le weekend, en faisant un horaire plus du type mercredi/samedi/dimanche? Tous les modèles sont bons.

Il existe encore des tonnes d’arguments, mais je vais m’arrêter là. Mon ”workout” m’attend.

Soyez bons!