Pour ce qui est de la nourriture, l’éducation dès le plus jeune âge est probablement le meilleur moyen de prévenir les épidémies d’obésité et de maladies dans le futur. Il y a juste trop de tentations partout et trop de mauvaises habitudes à prendre pour ne pas pas initier les plus jeunes à de bonnes habitudes alimentaires, et ce le plus tôt possible dans la vie. Cependant, quoi faire tout de suite pour se protéger? Qu’est-ce qui se passe aujourd’hui sous notre nez qui influence la quantité de nourriture ingérée? Il existe des laboratoires qui existent juste pour ça, et leurs découvertes sont fascinantes. Les voici!
1) Nous sommes mauvais pour estimer nos portions en calories
Bien que plusieurs autres facteurs soient en cause, la balance énergétique (calories in/out) est toujours importante. C’est encore un mystère pourquoi en moyenne les gens n’ayant pas de surcharge pondérale sous-estiment de 20% en moyenne leurs apports en calories (ce qui est déjà beaucoup), alors que les gens ayant un surplus pondéral sous-estiment de 30-50% leurs apports en énergie! Nos estomacs ne peuvent pas compter, et nous mangeons souvent tellement vite que nos signaux de faim n’arrivent souvent pas à temps!
2) Les M&M’s
Dans une étude sur 40 personnes (aux États-Unis), 20 personnes se sont vues offrir un gros sac de M&M’s de 1 livre, alors que les autres n’ont eu que des sacs de 1/2 livre.
Résultat : après un film complet, les gens qui avaient le sac de 1/2 livre avaient mangé 71 M&M’s, alors que ceux qui avaient le gros sac ; 137! Presque le double.
Conclusion : Lorsque nous mangeons des trucs que nous aimons particulièrement, la faim n’a rien à voir. Nous mangeons en fonction de la grosseur du contenant. C’est la raison pourquoi il est souvent futile de magasiner chez Costco par exemple. Tout est plus gros, pour que nous consommions plus! Le soi-disant avantage de la quantité/prix est souvent annulé par la quantité que nous nous permettons de manger. Et on ne parle même pas du gaspillage alimentaire.
3) L’illusion verticale/horizontale
Typiquement, nous estimons la hauteur d’une ligne, d’un édifice ou d’un verre 20% plus haute qu’une ligne horizontale de même longueur. Dans une expérience avec des barmans/barmaids (excusez l’anglicisme) aux États-Unis, qui sont censés verser 1.5 onces à chaque shot qu’ils font, et qui le font depuis des années (plus de 5 ans d’expérience), ils ont quand même versé 0.5 once de plus dans un court verre large que dans un long verre de même capacité. Nous sous-estimons toujours la quantité de liquide dans les petits verres larges, et beaucoup auraient avantage à ne garder que de long verres minces à la maison!
4) L’ennui du manque de variété
Nous savons qu’aujourd’hui plus que jamais que plus de choix nous sont offerts, plus nous allons manger. Et pas rien qu’un peu! c’est la principale raison pour pourquoi d’absurdes diètes de privation (poulet/brocoli/carottes) fonctionnent bien initialement. Le manque de variété fait que les gens commencent à moins manger tellement ils sont ”écoeurés” de manger la même chose.
C’est la principale raison pour quoi tant ont de la difficulté à se contrôler lors d’un buffet. Chaque mets différent excite les papilles gustatives de façon différente, ce qui fait en sorte qu’on mange le double en groupe que seul.
Conclusion : ne garder que deux items différents dans son assiette à la fois, pas 8. Se resservir au besoin.
5) Marcher un kilomètre pour un bonbon?
Si nous avions à marcher 1 kilomètre pour un jujube, est-ce qu’on viderait notre sac en 1 journée? Probablement pas. La facilité que nous avons à obtenir ce que nous devrions pas manger ou boire joue beaucoup sur les quantités que nous ingérons. Dans une étude, dans laquelle on déposa un flacon de 30 chocolats sur le bureau d’une secrétaire, elle en mangea 9 ce jour-là. La semaine suivante, elle n’en mangea que 6 si elle n’avait qu’à ouvrir le tiroir (sous son bureau). La semaine d’après, elle n’en mangea que 4 si elle avait à se lever et marcher 6 pieds pour s’en procurer un.
Est-ce que les trucs qu’on veut éviter sont bien en vue, ou difficiles d’accès? Se rendre la vie difficile pour les obtenir peut faire toute la différence.