Pourquoi l’Entraînement est aussi Important : Tempêtes de Neige et Sacs de Pistache au Vinaigre!

Il est 10h du soir, et je peux pas m’empêcher de penser aux pistaches au vinaigre que j’ai laissées dans l’armoire de cuisine.  J’achète jamais ces maudites affaires-là parce que je me connais (du moins un peu) ; je sais que je suis un excessif et que j’ai tendance à tout vider :

– un sac de jujubes au complet
– un litre entier de kombucha
– 6 toasts au beurre de ”peanut” (épais), avec du beurre en-dessous et plein de confiture
– 1 sac de pistaches au vinaigre au complet
– vous comprenez je pense!


C’est l’un des avantages non négligeables de vieillir ; nos expériences passées nous ont montré (à répétition) qui nous sommes, quels sont nos points d’ombre et quels (espérons-le) comportements sont à éviter pour contrer l’autodestruction.   Dans mon cas, la modération n’est souvent pas la solution, et j’évite par conséquent plus de choses dans mon chemin que la plupart des humains, probablement.  Si on revient au sac de pistaches, il est intéressant de constater que maintenant, les pistaches, elles se font déjà écaillées!  Vous voyez, je n’achète pratiquement jamais de pistaches (en fait, j’en achète rarement point) non écaillées parce que je suis pas différent des autres ; c’est beaucoup trop de travail de les écailler une par une, et d’en plus avoir à sortir un bol pour mettre toutes les écailles dedans!  Quand même, mais qui voudrait s’infliger ça?!  Il y a plus de 200 ans maintenant, le philosophe Danois Soren Kierkegaard parlait déjà de l’incroyable imagination des êtres humains, qui n’est égalée que par notre volonté collective implacable d’améliorer les choses, pour les rendre plus faciles.  Cette capacité singulière à travers le règne animal d’analyser nos comportements explique en grande partie notre domination sur Terre, et tous les avantages (matériaux, sociaux, ect…) dont nous bénéficions aujourd’hui, 2 siècles plus tard.  Je paraphrase Kierkegaard ici, mais il savait déjà qu’il y aurait un point critique où l’être humain commencerait à se tirer dans le pied de plus en plus en essayant de se faciliter les choses, moment où il deviendrait complaisant et où son éthique de travail deviendrait déficiente au possible.  Beaucoup d’hommes de ma génération (j’ai 34 ans) vivent cette situation en regardant leur grand-père aller.  Beaucoup de ces hommes, souvent dans leur 7ième, 8ième ou même leur 9ième décennie de vie, n’ont pas grandi avec la même cuillère d’or dans la bouche et n’ont pas le moindre concept d’Amazon, Ikea ou d’Iphone, ou n’ont aucune idée comment gaspiller quoi que ce soit ou acheter quelque chose de ”cheap”, fait en Chine au centre d’achats.  Ils ont 3 chandails mais aussi 3 coffres à outils pleins à craquer dans le garage.  Ils sont tout ”pétés”, mais ils se plaignent jamais, tandis qu’on a tous un abonnement mensuel au chiro.  Vous voyez le tableau.

Kierkegaard, comme bien d’autres avant lui, voyait ce jour arriver, plus vite qu’on pense.  Ce jour est à nos portes depuis longtemps, mais tellement lentement et progressivement qu’on ne sent pas l’eau ”s’réchauffer”.  La spécialisation des tâches nous a rendus hyper-productifs, mais je suis incapable de poser un simple cadre.  Certains d’entre nous passent 20+ heures par jour en position assise et/ou couchée, et ce n’est pas une exception.  Certains vont dire que c’est la rançon de la gloire, que c’est le prix à payer pour toutes nos avancées technologiques, tout comme la montée en flèche de la dépression (symptômes de détresse psychologique, étude menée sur des Québécois de 2008-2014), et ils n’ont pas tout à fait tort.  N’existe-t-il pas un remède à tout ça?  Comment bénéficier de tout ce que les temps modernes ont de beau et de bon à nous amener sans tomber dans la complaisance? Sans devenir des consommateurs d’écrans 24h sur 24?


2) La prochaine bordée de neige s’en vient


Si on a assez vécu, et la raison principale (à mon avis) pourquoi la jalousie n’a pas sa raison d’être, nous savons que le prochain coup dur s’en vient et que les choses ne sont jamais exactement comme elles semblent.  Le couple parfait sur Instagram est incapable de faire un enfant, le jeune professionnel beau et riche vient de perdre sa mère du cancer et beaucoup des gens ayant le plus de succès sont beaucoup moins heureux qu’on peut le penser. On le sait tous, mais nos marqueurs sont ”off” un peu.  C’est tellement subjectif de placer ”je veux être bien avec moi-même” au top dans la hiérarchie de nos valeurs. Tellement plus facile de mettre des choses qu’on peut voir et quantifier. À notre insu, même si on pense pas tomber dans le panneau. On le fait tous.  Notre environnement ne nous aide pas.  Noel, la Saint-Valentin, la Fête des Mères, la Fête des Pères, l’Halloween, le Black Friday et bien d’autres sont rendues en réalité des événements commerciaux, qu’on renforcent en embarquant dans la danse, un peu malgré nous.  Certains y arrivent mieux que d’autres ; certains arrivent à prioriser leur famille immédiate et éloignée, à garder leur couple fort, à faire des choses pour les autres sans rien attendre en retour.  Quand on arrive à donner, on sait très bien que c’est une partie de l’antidote pour contrer l’inondation qui s’en vient, ou la tempête de neige qui va tout ensevelir.  La vie nous teste tellement qu’on a besoin d’outils pour la contrer, de gens sur qui compter pour l’affronter.

3) L’exercice


Cet outil, souvent gratuit ou à modeste prix (pour ceux/celles qui ont besoin d’aide pour implanter l’habitude), semble être le ”jack of all trades”.  Je l’ai déjà mentionné, mais il semble être le seul à avoir le potentiel d’améliorer :

– notre sommeil
– notre stress
– notre nutrition (peu de gens osent sortir du gym et s’offrir un TRIO chez McDo, quoique j’ai certainement déjà fait ça)!
– nos relations avec les autres (beaucoup de communautés ont poussé autour de l’entraînement, notamment beaucoup de box de CrossFit)
– et j’en passe



Si on regarde chacun des points ci-dessus, on ne peut affirmer la même chose pour chacun d’entre eux.  Une intervention sur notre stress n’a potentiellement aucun effet direct sur la façon dont on gère notre entraînement ou notre nutrition par exemple.  Vous semblez penser que je prêche pour ma propre paroisse, et vous avez exactement raison!  L’entraînement a tellement fait pour moi qu’une vie ne sera pas suffisante pour le remercier.  J’en ai parlé dans un autre article, il y a des années, et cet effet ne s’est pas dissipé.  Même qu’il s’est renforcé, car ma relation avec l’exercice a changé au cours des 5-7 dernières années. J’ai encore des aspirations de performance, mais mes perspectives se sont considérablement élargies.  Je veux apprendre à nager convenablement, faire des courses d’obstacles et bien d’autres choses encore. Qui sait ce que l’avenir réserve? Et c’est la beauté de la chose. Tous ceux qui s’adonnent à un exercice régulier (et suffisamment vigoureux, particulièrement) savent à quel point c’est vital pour réguler leur humeur et calmer leur anxiété.  Tous ceux qui la pratiquent régulièrement (et avec intention) savent qu’ils ne sont plus les mêmes depuis.  C’est pourquoi les gyms sont si remplis au mois de janvier!  En finissant, point non négligeable s’ajoute ici ;

– il n’y a rien comme un entraînement difficile pour tester notre caractère

”Wait a minute”!  Que vous me direz.  Les gens qui ont beaucoup de caractère sont ceux qui se poussent à l’entraînement, et d’autres ont juste du caractère dans d’autres activités.  À mon avis, oui et non.  Il semble difficile de trouver d’autres sortes d’activités que l’entraînement physique poussé à notre limite (peu importe le style), parce que cette activité nous confronte à notre peur en temps réel.   C’est tout de suite ou c’est rien.  Je me pousse là et je suis fier de moi, où je me pousse à 75% et je sais (souvent, il y a des témoins en plus) que j’ai laissé de quoi dans le réservoir.  Il semble (et j’ai très peu d’expérience ici, pardonnez mon ignorance) compliqué de reproduire cette urgence avec quelconque forme d’art ou de musique par exemple.  Les effets physiologiques et physiques ne sont juste pas la mêmes.  Il y a de l’espoir pour tous, cependant.  On peut former son caractère en apprenant à se pousser de plus en plus.  La poule ou l’oeuf?  Pourquoi pas les deux?  La vie est un gigantesque marathon dans lequel notre travail est de ramasser des outils pour rendre l’expérience plus riche, j’imagine.  Avec l’exercice ” sur la short list”, espérons-le.  Je pourrais vous le vendre avec de la science, mais vous le savez déjà.

Soyez bons!
Max