Progrès : Des Idées Bizzares pour Éviter les Blessures!
En tant que coach, après toutes ces années, j’en suis venu à la conclusion que j’ai 2 mandats principaux pour garder/développer ma clientèle et continuer de vivre de ce que j’aime. Les voicis :
– à travers mon contenu (connaissances, exercices, périodisation, équipement, style d’entraînement), aider mes clients vers une meilleure condition physique en fonction de leurs objectifs individuels
– à travers mon contenant (chimie, présentation, utilisation de l’équipement disponible, culture de groupe, atmosphère, musique), instaurer un climat d’entraînement stimulant et une confiance qui va garder mes clients motivés à toujours aller voir plus loin avec moi
À mon avis, c’est le seul moyen de convaincre les gens à continuer de faire ça jusqu’à 90 ans. Personne ne va se leurrer ; à part pour une infime minorité de gens qui sont professionnels, qui vont aux Olympiques ou qui prennent leur entraînement extrêmement au sérieux (comme moi), l’objectif non avoué de l’écrasante majorité de la population se devrait d’être la longévité/qualité de vie. La question à se poser serait :
” Que dois-je faire aujourd’hui pour être en mesure de maintenir mes acquis (sous toutes ses formes) le plus longtemps possible et/ou de ralentir la régression de mes facultés physiques et intellectuelles ”?
Quand on a 20 ans, il peut sembler (et pour de justes raisons) prématuré de se poser ces questions, mais elles finiront tout de même par s’imposer tôt ou tard. Heureusement, beaucoup des actions que nous pouvons entreprendre aujourd’hui feront à la fois des meilleurs athlètes aujourd’hui qu’elles nous permettront d’éviter les blessures et rester de meilleurs athlètes demain à la fois. Mai-Linh Dovan a comme diction, qu’elle répète inlassablement :
” Rehab is training ”
Pourquoi? Parce que l’exercice de réhabilitation, que nous avons machinalement (souvent à contrecoeur) à faire pour réhabiliter une blessure est probablement le même exercice que nous aurons à faire dans le gym 6 mois plus tard lorsque nous serons complètement rétablis. La différence ? L’intensité de l’exercice. Rendu là, le tissu blessé sera devenu plus résilient, et peu importe la nature de cette blessure, un stress (potentiellement plus grand) devra y être apporté pour éviter que cette résilience ne redevienne trop basse pour le stress qu’on met dessus lors de nos activités. C’est pourquoi un certain stress, quotidien ou hebdomadaire, devra rentrer dans le système pour qu’il reste suffisamment stimulé et résilient, sans quoi la personne sera rapidement de retour dans le bureau d’un physio/osteo/autres en un rien de temps. Dans cet article, je vais parler de 3 options ‘d’inputs” (qui nécessiteront certainement une suite) qu’on peut faire entrer dans le système pour éviter les blessures, et faire de nous des meilleurs athlètes à la fois!
1) Le concept mal compris du physiothérapeute
Beaucoup ignorent ce concept, mais le rôle du physiothérapeute est le même que le coach, en un sens. Sa ”job”, après évaluation, n’est pas de trouver ce qui fait mal (c’est souvent assez ”obvious”) mais pourquoi! En cherchant le pourquoi, il arrivera à trouver le ”pattern” faible ou dysfonctionnel du client, et l’aidera à le corriger. Même en physio, c’est pratiquement toujours un déficit de force quelque part qui cause la blessure! Un problème d’épaule est souvent un déficit de force dans un/des muscle(s) de la coiffe des rotateurs et un problème de dos a très souvent avoir avec le grand fessier. Quand quelque chose ne fait pas sa ”job”, c’est souvent autre chose qui paye la note, comme les entraîneurs-chefs du Canadien qui se font constamment congédier. Le coach (de conditionnement physique, celui-là), quant à lui, a le même objectif que le physio, mais de prendre le client, qui est redevenu asymptomatique (idéalement) et de l’amener ailleurs, beaucoup plus fort, où il n’entendra plus jamais parler de cette blessure. C’est la même tâche, mais à des niveaux différents.
2) Décompresser le dos après chaque séance
On a tous déjà entendu que nous sommes plus grands de quelques millimètres, voire décimètres directement en se levant le matin vs le soir en se couchant. Ça fait du sens ; la position verticale accumulée au cours de la journée va certainement occasionner un peu de compression vertébrale, et la position couchée va la restaurer. Lorsqu’on squat, deadlift et/ou utilisons des poids lourds à l’entraînement, cet effet de compression est significatif, et semble être plus problématique pour certains que pour d’autres. Encore une fois, j’ai été exposé à la décompression par l’entremise de Louie Simmons, qui, en inventant le reverse hyper (que je possède depuis 5 ans), a révolutionné le monde de l’entraînement en inventant un appareil qui à la fois décompresse les vertèbres lombaires en créant de la traction, et renforce la chaîne postérieure en même temps. Cet appareil est encore très peu connu parce que très peu savent l’utiliser correctement, à mon avis, mais il est certainement utile dans mon gym! Il existe quand même des façons plus simples et accessibles de décompresser le dos, notamment en agrippant une barre à pull-up (on voit très bien ici la région lombaire s’allonger) pour 3 séries de 30 à 60 sec par exemple, en toute fin de séance. Cet exercice a le bénéfice ajouté et non négligeable de renforcer la préhension des mains sur barre et en générale, qui est bien utile pour les long sets de pull-ups ou Toes 2 Bar. Et dernièrement, pour les motivés et les cas chroniques, il existe des tables d’inversion qui sont disponibles, notamment ici (j’ai très peu de connaissances personnelles en la matière, alors je me contente de partager un lien de tables disponibles ici).
3) Garder un oeil sur sa balance stucturelle
Nous avons tous des activités et des exercices préférés, que nous avons tendance à répéter encore et encore. Par exemple, l’un des exemples les plus évidents est le développement incroyable du vaste externe (l’extérieur de la cuisse avant) du skieur, qui passe des heures par jour à solliciter de façon dominante ces groupes de muscles en négligeant complètement ou presque les ischio-jambiers, toujours dans la même position. Ce n’est donc pas étonnant qu’il existe beaucoup de problèmes de genou et de dos chez les skieurs sérieux, qui nécessiteront de faire l’inverse en préparation physique pour un bon moment (beaucoup de temps sera alloué au VMO (intérieur de la cuisse avant) et à la chaîne postérieure (grands fessiers/ischio-jambiers, ect..), alors que les vastes externes auront certainement besoin de thérapie manuelle/massages/traitements). Évidemment, la fascination qu’ont certains pour le bench press en est un autre exemple. Bref, jeter un coup d’oeil honnête (ou demander à un coach de le faire) à la composition de ses séances d’entraînement peut aller loin pour permettre à un individu d’éviter les blessures d’usure qui se développeront inévitablement à long terme.
Soyez bons,
Max