Repas tardifs : est-ce qu’ils empêchent l’oxydation des gras?
Il a souvent été mentionné dans cette infolettre qu’une calorie n’est pas juste une calorie. Cette façon de voir la nutrition semble beaucoup trop simpliste pour être efficace, et ce spécialement dans un monde oû les tentations sont partout et les différences individuelles entre les gens sont si dramatiques (génétique, origines, culture, niveau d’activité, microbiome, mode de vie, rythmes circadiens, ect…). Entres autres, c’est pour ça qu’il est si difficile de construire des études qui tiennent compte de tout ça, et ce à assez grande échelle pour que les résultats soient significatifs et fiables. La nutrition sera toujours une bête noire de la science parce qu’il est très difficile de contrôler et mesurer toutes les facettes du comportement humain.
Quand on regarde le ”Quand” au niveau des repas, les contraintes ci-haut s’appliquent, mais une étude intéressante a retenu mon attention, parce que beaucoup de facteurs ont été contrôlés (les petites études permettent un très bon contrôle des paramètres). La voici!
Cette étude randomisée à l’Université Vanderbuilt a demandé à 6 sujets (seulement 6 personnes, dans laquelle on a inclus des hommes et des femmes) de rester dans une chambre métabolique, branchés à des moniteurs d’activité (pour contrôler la dépense énergétique du sujet) durant 56 heures. Voici toutes les précisions quant aux participants de l’étude :
– 6 personnes
– des hommes et des femmes (âgés en 51 et 63 ans)
– tous dans ne chambre métabolique pendant 56 heures, sauf pour 1 x 30 minutes par jour (donc 2x)
– tous branchés à des moniteurs pour s’assurer que l’activité de tous est la même
– tous administrés des diètes isocaloriques (même nombre de calories par jour, et les mêmes macros : (ratio lipides, protéines, glucides)
Pour Groupe A (*late night group)
– ces gens étaient administrés un déjeuner vers 12:30 pm
– le reste de la journée était identique au niveau des repas, sauf qu’ils étaient administrés une collation (autour de 700kcal) à 22h avant de se coucher.
Pour Groupe B (early night group)
– ces gens étaient administrés la même collation (700kcal), mais à 8:00 am (matin).
– les gens dînaient et soupaient autour de la même heure que groupe A, mais n’avaient pas droit à aucun ”snack” le soir.
Le temps de jeûne entre la dernière bouchée le soir et la première bouchée le matin entre les deux groupes était pratiquement le même , ce qui est important à considérer.
Conclusions? (plus ici)
Le Groupe B (ceux qui déjeunaient, mais n’avaient pas droit à la collation du soir) a oxydé 15 grammes de gras de plus que le Groupe A en 56 heures, ce qui semble significatif pour une étude de 2 jours. Évidemment, 2 jours est insuffisant pour obtenir des résultats significatifs en terme de perte de gras, mais 15 grammes d’oxydation des gras est suffisant pour en arriver à la conclusion que probablement qu’une majorité des gens (toujours se souvenir qu’on parle d’une étude de 6 personnes) va mieux faire en terme de maintien de poids/%de gras en évitant les collations/repas juste avant de se coucher, parce que ceux-ci (surtout qu’elles ont souvent tendance à contenir beaucoup de glucides, qui vont ralentir l’oxydation des gras).
Évidemment, cette étude ne tient pas compte des horaires de travail difficiles à contourner et des différences de culture au niveau des repas, mais il a été très intéressant d’en apprendre plus sur le sujet. À vos expériences, et soyez bons!
Liens:
– https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7046182/
– http://www.psychomedia.qc.ca/lexique/definition/essai-randomise
– https://highintensityhealth.com/snacking-before-bed-slows-fat-burning-favors-carbohydrate-oxidation/