L’athlète mature : Appliqué à l’Entraînement!

”I used to tell my athletes there are stupid gymnasts, and there are old gymnasts, but there are no old, stupid gymnasts because they’re all dead”

– Chris Sommer-

Cette citation est l’une de mes favorites. Je l’ai insérée là dans le cadre de cet article, qui a germé longtemps dans ma tête avant de prendre forme. Il parle d’ego, de progrès, de faire ce qu’il faut pour progresser dans un gym, dans cette constante quête sans fin de dépassement qui caractérise l’être humain et nous différencie des autres espèces. Le voici! (*Le masculin est utilisé pour faire plus simple)

1) Quelques heures avant la séance

L’athlète mature (rien à voir avec l’âge chronologique) sait ce que son corps a besoin pour une séance optimale. Qu’il mange de la viande ou non, il sait que des choix alimentaires sous-optimaux vont souvent mener à des résultats sous-optimaux. C’est pourquoi, après avoir fait plusieurs tests, il sait combien de temps manger avant sa séance, quoi manger et quoi boire pour une hydratation optimales. Il sait très bien que de dépenser 10$-15$ en stimulants divers non-nécessaires (pre-workouts, ect…) par séance s’additionne rapidement, le privant peut-être de pouvoir se permettre les meilleures qualités de viandes par exemple, ou d’acheter certains fruits et légumes dans le rayon bio. Il sait qu’il n’a pas à trop s’en faire avec tout ça, que ça ne sera pas toujours parfait, et que le facteur numéro 1 pour être motivé à l’entraînement est ; est-ce que je vais avoir du plaisir? Pourquoi est-ce que je fais ça? La plupart du temps, il a réponse à cette question.

2) L’échauffement

athlete mature

L’athlète mature (rien à voir avec l’âge), peu importe sa séance sera constituée de quoi, arrivera dans le gym avec la ferme intention de progresser aujourd’hui. Il sait très bien que s’il a l’intention de se faire des amis, il n’a qu’à joindre un club social ou se mettre au bingo. Il sait que les amis sur son téléphone ne sont souvent pas de vrais amis et ne devraient en aucun cas s’interposer entre lui et sa seule (souvent) séance d’entraînement de la journée. Il fraternise souvent avec les gens autour, mais il a un travail à faire, qui mérite toute son attention. Lors de son échauffement, il sait qu’on puisse en dire long sur l’éthique de travail/attitude d’un athlète en le regardant s’échauffer ;

– est-ce qu’il augmente ses poids progressivement sur la barre, ou est-ce qu’il empiles les ”plates” complètement froid?

– est-ce qu’il travaille sur ses parties du corps/patterns plus difficiles à activer?

– est-ce qu’il emploie une technique ”parfaite” sur ses exercices d’échauffement?

3) Séance

L’athlète mature donne son plein effort la séance durant, en sachant très bien que certaines séances sont meilleures que d’autres. Il sait très bien que le résultat devrait être valorisé beaucoup moins que l’effort déployé, à l’opposé de ce qui est souvent véhiculé. Il choisit des exercices qu’il aime, parce que c’est important pour demeurer motivé, autant qu’il choisit des exercices/méthodes moins faciles pour lui, qui lui permettent de progresser. Il sait que ses forces seront toujours ses forces, mais que certaines faiblesses qui deviennent des forces feront de lui un meilleur athlète, et que travailler sur ses faiblesses testeront son caractère. S’il a de la difficulté à évaluer ses faiblesses, il engagera quelqu’un de compétent qui le fera pour lui. C’est un signe d’intelligence de le faire. Il se sera peut-être cogné la tête dans le mur 73 fois avant de le réaliser, mais il comprendra à la 74ième que c’était nécessaire. Pour finir, l’athlète mature n’a pas besoin de musique forte dans le tapis constamment pour performer. Il sait qu’à l’image des autres stimulants, il développera une tolérance et la musique deviendra une drogue. Il garde la musique forte qui augmente son cortisol pour les grands moments : les max, les compétitions, les gros workouts, ect…

4) Restoration/Post-workout

L’athlète mature sait que les petits exercices ennuyants à la fin d’une séance sont nécessaires pour éviter les blessures à long terme. Il sait que seuls les mutants peuvent forcer comme des singes n’importe comment, sans exercices adéquats à la fin d’une séance (ni au début, ni au milieu) et avec une technique déficiente souvent sans en ressentir les effets tôt ou tard, en sachant très bien qu’il n’est pas un mutant. Il sait que son progrès à long terme est une accumulation de bonnes séances, et qu’une séance seule ne fera pas une grosse différence, même s’il passe 3 heures dans le gym. En parlant de 3 heures dans le gym, il sait que la production de testostérone prend ”une bonne drop” après 60-75 minutes d’effort (selon l’individu/tolérance à l’exercice intense), ce qui justifie encore plus d’éviter de se faire des amis pendant la séance. Le progrès d’une semaine à l’autre étant le résultat d’une surcompensation (nutrition, sommeil) hormonale suite à l’entraînement, il sait qu’il n’a pas de temps à perdre, même si l’entraînement peut procurer beaucoup de fun en communauté (le Crossfit est un bel exemple).

Pour finir, l’athlète mature aura souvent les mêmes tendances dans sa vie en général. Il sait qu’il est bien plus important d’être prolifique que parfait (Charles Poliquin). Comme il ne s’entraîne pour personne d’autre que pour lui, il ne passera pas sa vie à tenter de plaire aux autres, sachant très bien que ça lui vaudra souvent/presque toujours des frustrations/déceptions. Il ne juge personne et tente d’être un exemple pour les autres, ce qu’il trouve difficile parfois, mais ça vaut la peine. Il est humain, mortel, mais avec une attitude différente.

Soyez bons!